mercredi 8 août 2007

Les liens d'artificelles


Ali Farka Touré - «Savane» (World Circuit - Distributeur : Harmonia Mundi)

En 2006, le Mali a perdu une bibliothèque sonore. Ali Farka Touré s'est éteint dans le calme comme sa musique sans heurts, ni bruits. Si son
nom ne vous dit rien, à vous de chercher, lecteurs de LAST Mag... Ne comptez pas sur cette chronique, disons simplement qu'Ali Farka Touré
a toujours séparé l'élémentaire de l'alimentaire, quittant le monde de l'industrie musicale afin de retrouver son continent et de se vouer au
développement agricole, où quand les actes succèdent aux mots qu'ils ont engendrés. Savane n'est pas une réalisation posthume mais une
leçon de partage puisque qu'il a travaillé sur cet opus avec Little George Sueref, Pee Wee Ellis, Fanga, Bassekou Kouyaté & Mama Sossoko.
Une sorte d'autoportrait collectif, avec harmonica, saxe ténor, njarka, ngoni et percussions exécutées par le maître des liens, un opus d'ouverture sur soi. Un Blues voyageant sans se déplacer, les certitudes de la sagesse dans la voix et des instruments pour check points, nous
remémorant le désir du désert vibrant sur les cordes d'une guitare nommée illusion, à nous globe-trotters immobiles nourris aux mp3, que si la
Terre est ronde et pleine, les âmes sont la géométrie vide dans la savane...


Bonobo «Days To Come» (Ninja Tune - Distribution : Pias)

Troisième acte des aventures mélancolico-psychotiques de Bonobo baptisé Days To Come, superposition de compositions aux notes déclinantes, symptome d'une solitude et de samples bouclant sur la voix de Bajka, muse de cet opus alliant douce complainte et évasions promesses
d'ivresses. Album de Simon Green certe, mais il se paxe sur 4 titres avec une nouvelle voie, nous sommes loin de la combinaison, voix,
musique, avec la première comme témoin additionnel passif du second, days to come, between the lines, nightlite & walk in the sky sont autant
de ponts (easy listenning) supplémentaires que Bajka donne à la musique de Bonobo sur Days Comes. Un album uniforme au premier abord,
mais qui se révele rapidement comme un couloir avec de multiples portes, parfois sans poignet, certain morceaux donnent matière à chercher
sans pour autant devenir un labyrinthe. Bienvenue dans la musique de chanvre pour salon.


Syrano «Musique De Chambre» (Bleu Citron - Distributeur : L'autre distribution)
«Le Jeune chanteur de 25 ans, auteur, compositeur, interprète, illustrateur a créé un univers particulier» c'est ce que l'on peut on lire en
Ouverture de la bio de Syrano appelons le simplement faiseur d'images anachroniques, entre boite à rythme samplant le martèlement de ses
maux & des instrumentistes s'accordant au temps de ces souvenirs. Musique de chambre vous invite à venir dans une boite, enfin un crâne
ou l'enfance écorchée se lie à l'amertume des matins sans saveur, un phrasé & une écriture enraciné dans la hiphop qui a su s'extrader dans
la tradition de cette chanson française perdu, car mélancoliquement festive... Entre règlement de conte avec le monde contant pour rien et
story telling en basket à scratch, on navigue entre fiction & réalité, s'en savoir à laquelle s'accrocher, la barbarie pleurent sur un accordéon,
Tandis que les corbeaux désarticulés tentent de planter des bulles sous un air de violon dans ce décor sans spectateur. 13 histoires sans faim
tirant sur la fi celles de l'écolier pour des automates mi monsieur mi épouvantail vivant en ermite dans le silence... Des ballades sans lendemain
étant le testament d'une époque révolue cernée par ce que le quotidien à de plus pathétique, nous, les autres, quelques chansons sans un port,
dansent, en attendant la bulle d'air dans les veines.

Souklaye Sylvain

Printemps Des Poètes 2007-Le Concours Des Dix Mots


Printemps Des Poètes 2007-Le Concours Des Dix Mots

Les Dix Mots Textes 1
Mots : Abricot = Amour = Bachi-bouzouk = Bijou = Bizarre = Chic = Clown = Mètre = Passe-partout = Valser =



.Debout à la verticale, au fond de ma geôle en sapin bon marché, j'attends, avec la patience d'un condamné à vivre, que les époques traversent le temps, avec cette bizarre impression dans mon crâne creux, que plus les choses changent plus elles restent les mêmes, que les mots sont des paroles sans échos qui rendent heureux, car les muses se vengent de leur S.A.R.L. par un jour de chrysanthèmes, rien n'est à qui ? car qui naît sans le comment ignore le pourquoi, alors nos questions sont des réponses sans commanditaires, sans vœux, sans vous, sans vie, le sable est une cible qui ne connaît pas son nom d'après ces proies, prompt à la flatterie je laisse les clients de mes photographies de famille, tergiverser sur mon bijou de famine, la morgue, de celle qui de son arbitraire spolie les détails, réinvente l'histoire pour qu'elle ne puisse gêner la logique des cîmes sans racines, le rythme des visites varie entre le toujours et le jamais, entre la preuve d'amour et le lendemain qui promet, les citations à con paraître sont semblables d'une âme à l'être, des lèvres volées entre étrangers qui solderont leur inconnu à l'autre, pour se rassurer que l'once de reflet qu'ils effleurent l'espace d'une absence dans le miroir de leur moitié c'est eux, autant mesurer la distance qui sépare la fin de l'arrivée par le silence de nos parloirs pixélisés faute de mieux, en raison d'un trop grand nombre de demandes nous ne pouvons faire aboutir vos prières, m'a dit la bible 2.O en me regardant la lire durant mes séances dominicales d'apnée, buvez ceci est mensonge placardé en 4 X 3 dans la boite à image mon petit cimetière, où viennent s'échouer en perdition comateuse l'enfance et la morale, rien de filial alors changeons de filière gardons la religion mais changeons de rayons, le fric c'est chic l'ambiance c'est le don gravé en capitales sur les devantures des chaînes, ne distinguant plus les différences entre le boulet et le clown l'objet et l'objecteur une seule nation le maillon, tu voulais la foi tu auras le générique les effets secondaires sont l'insomnie suivie d'une existence en ruine, tu en as rêvé ! du manque de confiance en soi de l'Homme ! il l'a fait en bon sous-fifre de ses névroses, envoyer valser deux par dieu libre arbitre et jugement ! échec et réussite, le service après vente n'est pas en relation avec le service juridique d'après l'avocat du diable et les conséquences sans causes, dorénavant les caisses du Vatican en perdent leur latin su pplanté en gangstérisme par le G8 et G-UNIT, société de Bachi-bouzouk ou Kurt Cobain vend plus de T-shirt que le Pape Oui au suicide Non à la canonisation, murmure-t- on entre nègres de l' excomunication dans les milieux autorisés et assectisés, qu'il y a-t-il à un mètre de vous ? un maître ? une montre ? un meurtre ? le tout en nain ! la télévision, vous m'y avez vu ? entendu ? reconnu ? ou même entretenu ? mais si je suis généralistement personnalisé, passe partout je passe par vous qu'importe la saison le lieu nanti ou indigent, je promulgue l'éternité en produits dérivés customisés uniques ou en série limitée parentale, un tarif de groupe peut être appliqué madame pour votre mari et votre fils mais nous n'acceptons pas les tickets restaurants, les paiements peuvent s'effectuer sur plusieurs mensualités ou génération avec prélèvements automatiques dès la péridurale, la mort demeure la philosophie de l'économie des vivants où la postérité d'un crash test collectif diplômant les brefs et acculant les pugnaces au rang de spectateurs, quand le bien devient le facile il vous reste le moyen ! les choix naissent de la hantise du vide ! s'alimentent des futurs tombes que l'on croise ! se justifie par la chute de son prochain dès le préau, on préfère du manichéen d'occasion à une nuance sans options en persuadant par fierté que nos sépultures seront maculées de pleurs, ceci n'est que la littérature de la vie ! la poésie de l'envie ! on ne l'emporte pas ! ça ne se lègue plus ! c'est tout ou rien et tout ! mais sur vos maris et fils tomberont chaque printemps des abricots.

Souklaye Sylvain

Les Instants Damnés Du Fléau


Les Instants Damnés Du Fléau

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Chacun cherche son train, un dernier,souffle un dernier coup de rein,
Le Noir & Blanc est opportun, la lumière nous rafle depuis que l'ombre déteint.


Le huit clos d'un cliché, le coupable au bon profile construisant le signalement,
Le regard se meurt sous le but, devant l'objectif, sans adjectif, ni compléments.

Le temps est en grève, le pouls joue l'intermittente, l'oxygène se bonifie,
Un espace en voie d'expansion marié à un cathéter, pour prédateur sans détente ni catharsis.

Le fantôme voyage seul ou mal accompagné, sans destinataire, l'absence cherche un thérapeute,
Siège de seconde main, pour passagers aux hématomes internes, aux anathèmes post mortem en route pour l'ultime émeute.



Entre room service à domicile et litige de l'age en gras, l'homme en berne restreint l'étreinte,
Du trône du concile à l'illumination du karmacoma en passant par la table des égociations, le visage feinte.
Les points de fuites sont des angles de vues dissimulés par la cible, pour qu'on la cribles, l'accables , la combles,
Ce grain pâle, ce gris sale, ces graines mentales, ce grand mal, une sangle cumulée au sable, rend irascible et rentable puis notable.

Les histoires impersonnelles et la géographie intime sont le lot de consommation du balayage contemporain, un voisin, pour chaque mur, pour chaque séquelle, ironie, la réclusion délaye le vaccin.

Un poster en outdoor ? une nature morte ? une fourmilière individuelle ? les pistes se suivent, mais ne s'exporte pas, ne s'importe plus,
Entre créer l'avant et ressusciter l'après, les circonstances, les bugs, le service juridique dispute le contrat à son insu.



Sur le sol du monde, les cimes sont des signes, la géométrie, un prétexte de la gravité de la pesante heure,
Sans haut, ni bas, le champ de vision s'écrase sous notre hérésie, un réflexe de vérité face à la peur.

Enraciner à la terre, enchaînée au ciel, écartelé par les directions,confondu par les sens, le singe savant reste à quai, mais s'évade,
Entre télescope et rétroviseur, la nostalgie de l'avenir s'emprisonne dans les prémonitions du déjà-vu, se venge de l'imparfait puis se vide.

Les lignes et le plafond cultivent le mythe d'Icar, de Christopher Reeve, les formes comparaissent pour complicité de neutre,
Dans la complainte des angles droits,le principe du virage, un hors piste pour crash test, ou certain naissent imbriqués, d'autres maîtres.

Le miroir de l'âme s'éloigne en s'approchant, s'honore en se profanant, subsiste en mourrant, parle en se taisant,
Les muets ont la sagesse du monde au bout des lèvres, les voleurs d'images en n'ont la mémoire au bout de leur œil partisan.




Au centre, il y la vie, la voix, le vœu, le vain, au milieu, les antécédents, les parents, les pourtant, les sachant,
Qu'il y a la mort, le statu quo, la réalité, les extrêmes, l'anticipation, les enfants, les parce que, les et maintenant.

Entre un décor en carton et une réalité en fond bleu, des molécules matricules en série illimitée avec l'acte de décès sérigraphie à même la peau,
S'entredéchire en eux-mêmes au nom de la lésion étrangère, cette douleur anonymement familière, signe distinctif de son appartenance au troupeau.

Génération escargot, allant à son rythme, aimant avec une carapace, s'exilant en paradis artificiel, demandant l'asile prolifique dans l'enfer des ficelles, des filles seules,
Pour un environnement secure un engagement stérile, une certitude à durée indéterminés, une vieillesse prêté à crédit, une capitalisation de l'affectif vendu avec laisse.

Quand la ressemblance entre route arpentée et curriculum vitae se fait pressante, suivre la liste, les jambes à son coup,sortir la tête et le doigt du cul, mais pas en même temps, apprend à mentir par toi-même,
Les prothèses sentimentales ne passe pas le contrôle technique, des crises de succession, rides, cheveux blancs, calvitie, peu de donneurs, les greffes ne prennent plus, las, les distances trompent le passeport, l'identité, la femme.





Dernier arrêt, terminus, personne ne sort, dernier battement de cœur, de beat, autoreverse en option, pour le narrateur et le photographe, le premier expulse de l'histoire des cadavres, le second les libère à perpétuité,
Lire ce que l'on voit, voir ce que l'on vit, vivre ceux qui en parlent, parler de ceux quittant la bande passante en les kidnappant, le voyeurisme à la carte ou la morale remplit les dictionnaires et la paix sociale, et s'efface soudoyée.

L'œil composite, bonimenteur objectif, réceptacle de l'instant, obstacle des conjugaisons, sponsort du mouvement figé, actionnaire de la mise en espace de l'espace, témoin assassin,
Artisan d'une usine à gaz, machiniste soliste, révélateur spectateur, jamais à la mode, toujours de saison,
De portrait de famine en album photo matons, le mi-temps des mutins ou quand éclot le déclin.



La voix-off d'une bande original banale, l'autre son alimentaire, pauvre donc invisible, le quotidien un flou artistique, si tu finis cette phrase, c'est que tu es le touriste,
Ventriloque sans marionnette pour des pantomimes sans lien, prohibition de l'acte, des réalisables, des idées à leur traduction, le panorama se brise, dans, pour, par, un geste






À tout vouloir savoir, à tous se voir, on oublie de regarder, l'horizon se coupe de l'écran du moyen,
Les perspectives des racines et la source de la fin, des allers-retours de terminus, l'infinis nous observe, nous peint.
Bip,bip,bip,bip,bip, fermeture des portes, un flash, un testament de poupée cassé, puis rien,
un dernier coup de rein ,un dernier,souffle ,Chacun cherche son train.